• La Magicienne

     


    :-:-: La magicienne :-:-:

     

    La Magicienne 

     La Magicienne

     

    En tous lieux, même au pied des autels que j'embrasse,
    Je la vois qui m'appelle et m'ouvre ses bras blancs.
    Ô père vénérable, ô mère dont les flancs
    M'ont porté, suis-je né d'une exécrable race ?

    Ariane


    L'Eumolpide vengeur n'a point dans Samothrace
    Secoué vers le seuil les longs manteaux sanglants,
    Et, malgré moi, je fuis, le coeur las, les pieds lents ;
    J'entends les chiens sacrés qui hurlent sur ma trace.

    Ariane


    Partout je sens, j'aspire, à moi-même odieux,
    Les noirs enchantements et les sinistres charmes
    Dont m'enveloppe encor la colère des Dieux ;

    Ariane


    Car les grands Dieux ont fait d'irrésistibles armes
    De sa bouche enivrante et de ses sombres yeux,
    Pour armer contre moi ses baisers et ses larmes.

     Ariane

     

    José-Maria de HEREDIA   (1842-1905)

     La Magicienne

     

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    La Magicienne